Renaud Lagrave, Vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des infrastructures, des transports et des mobilités, est intervenu le 28 septembre au Parlement européen sur le projet de réouverture de la ligne ferroviaire transfrontalière entre Pau et Saragosse, lors d’un événement organisé par l’Eurodéputé Michael Cramer (Verts, Allemagne) et consacré aux chaînons manquants.
Pau-Saragosse a été sélectionné fin juin par la Commission européenne dans le cadre d’un appel à projets du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). 7,5 millions € cofinanceront ainsi un programme complet d’études: l’ensemble des études d’avant-projet nécessaires à la remise en circulation de la dernière section fermée, Bedous-Canfranc; plusieurs études d’amélioration de capacité côté espagnol; l’ensemble des études de pré-exploitation nécessaires à la circulation de trains de bout en bout entre Pau et Saragosse, afin d’assurer l’interopérabilité technique des trains.
Renaud Lagrave a rappelé la priorité ferroviaire des investissements de la Nouvelle-Aquitaine en matière de transport. Il a souligné la forte volonté politique des deux régions, avec l’Aragon, et l’importance des efforts de coordination déployés avec les deux Etats, français et espagnols, ainsi qu’avec les gestionnaires d’infrastructure, SNCF Réseau et ADIF. R. Lagrave a appelé la Commission à réfléchir à la mise en place, à l’avenir, d’outils facilitateurs en termes d’accompagnement technique. Le vice-président a par ailleurs insisté sur le fait que ces études n’étaient qu’une étape et qu’il s’agissait de ne pas s’arrêter en chemin: les travaux suivront et un nouveau soutien de l’UE sera sollicité. Renaud Lagrave a aussi souligné la complémentarité entre petits et grands projets d’infrastructure, qu’il faut éviter d’opposer. Il a enfin mis l’accent sur l’importance clé du fret ferroviaire, la vocation de la ligne Pau-Saragosse étant mixte.
Représentant la Commission européenne, Herald Ruijters, Directeur Investissements, Transport innovant et durable à la DG MOVE, est revenu sur le fait que treize projets transfrontaliers avaient été retenus lors de l’appel dédié et que pour lui, ces « petits » projets étaient aussi compliqués que les « grands ». Pour l’après 2020, la bataille devra être livrée pour tous: il faudra une bonne coopération et s’assurer de projets solides pour convaincre les ministères des Finances. La Commission ne veut pas d’une Europe des grands projets d’infrastructure mais cherche à relier et à connecter les personnes et les entreprises entre elles.
Une étude détaillée avec la DG REGIO pour recenser tous les chaînons manquants transfrontaliers en Europe sera disponible début 2018. Elle permettra d’identifier les besoins pour le post 2020.
En termes de financement, H. Ruijters a souligné qu’il ne fallait négliger aucune piste: Fonds européen de développement régional (FEDER), programmes Interreg, « blending », Plan Juncker, etc. A court terme, une réflexion est menée pour mettre en place un nouvel appel à projets transfrontalier en 2019.
Enfin, le directeur a rappelé qu’il fallait aussi simplifier la législation pour ces projets transfrontaliers, parfois confrontés à des écarts de règlementations entre pays, par exemple en matière de marchés publics ou d’aides d’Etat. Pour Herald Ruijters, les petits projets aussi doivent innover, évoquant des pistes telles que les trains à hydrogène, les carburants alternatifs et les technologies de l’information.
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